Classes vertes pour une production innovante, ludique, éducative et nutritionnelle

Article écrit par Dossa Codjo, Spécialiste horticole, FAO SFC Gabon et
Aïssa Mamadoutaibou, Chargé de Nutrition pour l'Afrique Centrale FAO SFC

Promouvoir des systèmes agricoles et alimentaires sensibles à la nutrition dans les écoles pour lutter efficacement contre la faim et la malnutrition

La promotion de systèmes agricoles et alimentaires sensibles à la nutrition dans les écoles contribue à garantir l’autosuffisance alimentaire et à lutter contre la faim et la malnutrition. L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) y croit fermement et promeut donc des systèmes éducatifs qui répondent aux besoins des communautés rurales et cherchent à faciliter l'accès au niveau scolaire. Elle accompagne plusieurs pays d’Afrique centrale pour créer des jardins scolaires ou « classes vertes » en utilisant différentes techniques innovantes.

Le projet, intitulé « Des classes vertes pour une production innovante, ludique, éducative et nutritionnelle », vise à améliorer l'alimentation, la nutrition et la santé, contribuant ainsi à améliorer le niveau d'éducation des enfants et de leurs familles, tant dans les zones rurales qu'urbaines. Mis en œuvre au Cameroun, au Congo et au Gabon, le projet a été implanté dans les écoles primaires et secondaires. Les enseignants, les travailleurs agricoles, les agents de santé et les parents ont été formés à une agriculture sensible à la nutrition en utilisant des techniques innovantes, notamment l'utilisation de bouteilles en plastique, de vieux pneus, de poubelles et de sacs. Au total, plus de 300 personnes ont été formées aux systèmes agricoles et alimentaires sensibles à la nutrition (combinant techniques de production de micro-jardins et nutrition) et ces personnes pourront, à leur tour, en former d’autres.

Une large gamme de légumes a été produite grâce à ces « classes vertes ». Au cours de l'année scolaire 2019-2020, plus de 3.5 tonnes de légumes ont été produites par les écoles du Gabon et du Cameroun. En enseignant la nutrition, l’agriculture et les systèmes alimentaires sensibles à la nutrition, les apprenants et les communautés seront mieux à même de pratiquer une nutrition appropriée. Cela les rendra plus productifs, leur donnant ainsi la possibilité de briser progressivement le cycle de la pauvreté, de la faim et de la malnutrition.

Depuis sa formation, Lauraine Manfoumbi a entrepris d'aménager avec ses élèves un potager fruitier et potager où elle pourra leur enseigner une agriculture sensible à la nutrition : « Ce savoir agricole signifie que nous cultivons de bons produits ; la formation sur l'agriculture sensible à la nutrition m'a donné une grande motivation et m'a permis de produire de beaux fruits et légumes. Il ne s’agit plus simplement d’une production agricole mais d’une production étroitement liée à la nutrition afin de répondre aux nombreux défis nutritionnels de mon pays. Cultiver des produits grâce à ces connaissances nous aide à vaincre non seulement la malnutrition mais aussi la pauvreté. Nous n'avons pas besoin d'une grande parcelle ni de ressources importantes pour fournir des fruits et légumes frais à nos familles. De plus, il y a toujours un surplus qui peut être vendu à d'autres pour apporter un revenu à la famille.»