Les parlementaires de la sous-région s'engagent à œuvrer pour le droit à l'alimentation et à une nutrition adéquate
« Améliorer la nutrition nécessite un effort collectif. Cela nécessite des lois bien conçues qui améliorent les systèmes alimentaires, garantissent une alimentation saine et renforcent les repas scolaires. Cela nécessite également des budgets publics adéquats et des cadres juridiques solides qui consolident les progrès et nous permettent d’aller de l’avant. En faisant référence au…
« Améliorer la nutrition nécessite un effort collectif. Cela nécessite des lois bien conçues qui améliorent les systèmes alimentaires, garantissent une alimentation saine et renforcent les repas scolaires. Cela nécessite également des budgets publics adéquats et des cadres juridiques solides qui consolident les progrès et nous permettent d’aller de l’avant.
Faisant référence aux propos du Directeur général de la FAO, José Graziano da Silva, ainsi qu'au texte de la Déclaration de Madrid du Sommet parlementaire mondial contre la faim et la malnutrition, l'Alliance du Parlement congolais pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle (APCSAN) s'est engagée à œuvrer avec la FAO pour organiser un Forum parlementaire en octobre 2019. Le forum soutiendra la création d'une plateforme sous-régionale de parlementaires qui promouvront l'agriculture durable comme moyen d'améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations d'Afrique centrale.
En préparation du Forum, un atelier préparatoire s'est tenu les 12 et 13 juin 2019 à Brazzaville, en République du Congo. Cet atelier a réuni environ 40 participants, dont des représentants au niveau décisionnel des parlements, des ministères clés, des champions de la nutrition, des représentants de la société civile, du secteur privé, des médias, des partenaires du système des Nations Unies et des points focaux SUN. Outre la délégation congolaise, trois pays de la CEEAC étaient représentés à l'atelier : le Cameroun, le Gabon et la RDC.
L'honorable Yves Fernand Manfoumbi, champion mondial SUN de la nutrition du Gabon, a présidé l'atelier de deux jours, auquel a également participé le vénérable Alphonse Mboudo Nesa, deuxième vice-président du Sénat et secrétaire général de l'Alliance parlementaire congolaise pour l'alimentation. Sécurité et Nutrition (APCSAN), et le Représentant de la FAO au Congo. Lors de l'atelier, Alphonse Mboudo Nesa a réitéré l'engagement du Parlement congolais à accueillir ces rencontres.
Atteindre Faim Zéro : le rôle et la responsabilité des parlementaires en Afrique centrale
Le thème principal du Forum, Atteindre la Faim Zéro, sera décliné en cinq sous-thèmes, à savoir : (i) le droit à une alimentation et une nutrition adéquates, sûres et saines ; (ii) le rôle du législateur dans la lutte contre la malnutrition ; (iii) le rôle des parlementaires pour garantir les investissements et le financement de la sécurité alimentaire et nutritionnelle ; (iv) le rôle des parlementaires et de la gouvernance dans la sécurité alimentaire et nutritionnelle ; et (v) les alliances parlementaires comme outil de mobilisation et de communication inter-acteurs.
Les participants à l'atelier de Brazzaville se sont répartis en deux groupes de travail et, sous la direction de Jean Léonard Touadi, coordonnateur des alliances parlementaires à la FAO, ont examiné les points relatifs à l'organisation du Forum et aux thèmes que la réunion abordera. Il a été proposé que le Forum soit doté d'un comité d'organisation générale, composé de sept sous-commissions qui traiteraient des questions techniques, des questions administratives, de l'accueil et de l'hébergement, des transports, de la sécurité, des communications, de la logistique et de la mobilisation des ressources.
Compte tenu de la situation alarmante actuelle de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde, M. Touadi a souligné qu'il était grand temps de susciter l'intérêt pour la création d'alliances parlementaires, de renforcer les capacités des parlementaires à aborder les questions de sécurité alimentaire et de nutrition et de soutenir les projets de loi. et des cadres politiques qui permettraient de mieux allouer les ressources aux plans et programmes nationaux afin d'améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans la sous-région.
Citant l'exemple du Front parlementaire contre la faim en Amérique latine et dans les Caraïbes (PFH), il a démontré qu'il était possible de rassembler les parlementaires des camps opposés pour agir ensemble contre la malnutrition et la faim. Le PFH a jusqu’à présent facilité l’adoption de 20 lois nationales et créé quatre lois-cadres, qui permettent une meilleure harmonisation législative au niveau régional et guident les pays dans l’élaboration de leur propre législation au niveau national.
Malgré les efforts déployés au cours des dernières décennies, le rapport 2018 sur l’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde (FAO, PAM, FIDA, UNICEF et OMS) révèle que plus de 820 millions de personnes dans le monde souffrent encore de la faim. Plus de 250 millions de ces personnes vivent en Afrique subsaharienne, dont 42.7 millions en Afrique centrale, ce qui représente 26 % de la population de la région. De plus, selon le Rapport sur la nutrition mondiale 2017, un adulte sur huit est obèse, 38 millions d’enfants de moins de cinq ans sont en surpoids et deux milliards de personnes souffrent de carences en micronutriments essentiels.
Cette situation alarmante souligne la nécessité d’un changement de paradigme dans la lutte contre l’insécurité alimentaire et la malnutrition sous toutes ses formes. L’expérience a montré que lorsque des cadres législatifs adéquats soutiennent des programmes de lutte contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, les indicateurs nutritionnels s’améliorent considérablement. Ces éléments de preuve mettent en évidence le rôle clé des parlementaires en tant que gardiens du droit à une alimentation et une nutrition adéquates. Compte tenu de leur capacité à légiférer, à allouer des budgets nationaux et à assurer la bonne gouvernance, ils sont les mieux placés pour attirer l’attention sur la question de la sécurité alimentaire et nutritionnelle aux plus hauts niveaux des agendas politiques et législatifs.
A l'issue de l'atelier de Brazzaville, les participants ont formulé les recommandations suivantes : Mettre en place le comité préparatoire du forum dans les plus brefs délais ; Préparer la « Déclaration de Brazzaville », un document qui établirait le réseau des alliances parlementaires ; Mettre en place un réseau de parlementaires de la sous-région ; Créer un comité de plaidoyer qui visiterait les parlements de certains pays de la CEEAC afin de les sensibiliser et d'encourager leur participation au réseau ; Connecter le réseau parlementaire sous-régional aux réseaux régionaux et mondiaux ; Créez au moins deux alliances parlementaires avant le forum. A cet effet, la FAO a réitéré sa volonté de soutenir la création d'alliances parlementaires dans les pays de la CEEAC, à commencer par le Cameroun, le Gabon et la RDC.